Eletre : Lotus XXL

D’habitude, une Lotus c’est petit, vif, maniable et sportif. Le nouvel Eletre est tout le contraire, un hyper-SUV électrique high-tech qui se révèle néanmoins fort intéressant.

©Lotus

On me propose de tester la dernière Lotus. Oh, joie ! Sur le chemin qui mène à la concession de Nanterre. Je me remémore madame Peel l’irrésistible héroïne de Chapeau Melon et Botte de Cuir au volant de sa Lotus Elan puis de son Europe, la saison suivante. Je me souviens aussi des Lotus Esprit de James Bond et notamment de celle du film Rien que pour vos yeux (1981). Mais la plus folle de toutes, reste l’Esprit sous-marine, propulsée par une hélice, qui officie dans L’Espion qui m’aimait (1977). L’Eletre est un hyper-SUV 100 % électrique, bien d’aujourd’hui. Son nom vient du Hongrois (!?). Cela veut dire : « arrivé à la vie ». Et c’est un peu cela… Une nouvelle vie, une nouvelle ère s’ouvre pour Lotus. Notre engin se présente dans une robe solar yellow (jaune bouton d’or), à toit noir. Flashy ! Sa ligne agressive, très spectaculaire, fait penser à la Lamborghini Urus. Dans la rue, la voiture ne passe pas inaperçue. Les badauds mi-admiratifs, mi-interrogatifs se demandent quel est cet OVNI « Ah c’est une Lotus, ils font de l’électrique maintenant ?! », nous dit ce connaisseur. Lotus développe en effet, ex-nihilo toute une gamme électrique qui comprend déjà en plus de notre hyper-SUV, la grande berline Emeya (2023) ou encore l’hyper-car Evija (2020), limitée à 130 exemplaires. Enfin ex-nihilo, pas tout-à-fait quand même. Lotus appartient au Chinois Geely propriétaire de Polestar, Volvo, Lynk & Co… et grand spécialiste de l’électrique. Notre carrosse est fabriqué en Chine à Wuhan comme toutes les Lotus « familiales ». Seuls les modèles à caractère plus sportif restent construits en Angleterre.

Mutation contemporaine

Le slogan light is right (ce qui est léger est réussi) des débuts a mué. Il est devenu : « sophistiquée-pionnière-rebelle ». Et cela se confirme. Auto-techno, l’Eletre est une pionnière, dotée d’une calandre active, d’un système de radar pour la conduite autonome et de rétroviseur caméra. Sophistiquée, elle reçoit un toit occultant automatique, jouit d’un CX de 0,26 et dispose d’un affichage tête haute de la « taille d’un terrain de foot » (29 pouces). Rebelle enfin, elle adopte un look d’enfer et peut compter sur 65 couleurs d’ambiances intérieures qui la transforment en annexe du Rex Club ou du Badaboum. Enfin, sa suspension pneumatique abaisse le seuil de chargement. Pratique pour engouffrer les sacs de golf dans le vaste coffre à bagages de 611 l. Le frunk (coffre avant supplémentaire) de 46 l est parfait pour caler les plus fragiles écrins.

En route…

Notre Lotus SUV électrique est un vrai colosse. Ses cotes impressionnent : plus de 5 m de long, comme une Mercedes Classe S, plus de 2 m de large comme un Renault Master. Elle pèse aussi 2,7 tonnes dont 665 kg de batteries. Les rétroviseurs-caméras, qui demandent un temps d’accoutumance, amincissent un peu, notre carrosse. Sur la route on oublie tout : les Lotus d’antan, les dimensions de titan, le poids de baleine… L’auto se fait : vive, légère, maniable, bref, facile… On se glisse dans la circulation comme un skieur dans la poudreuse. On flotte au-dessus du bitume comme Aladin sur son tapis volant. On peut aussi à l’envi, accélérer comme un cosmonaute dans sa fusée Ariane. A l’issue de cette journée d’essai, le conducteur reste frais et détendu. Aucune trace de fatigue ne transparait. Il parait prêt à reprendre la route. L’Eletre est une auto qui conserve, qui maintient en forme. Une sorte d’élixir de jeunesse.

par Nicolas Dembreville

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