Grande tendance de l’été, la sandale divise. Certains n’envisagent pas leurs vacances sans, tandis que d’autres la voient comme le summum de la faute de goût. Nous avons demandé à nos experts ce qu’ils en pensent.
POUR
Parce qu’elles riment avec vacances, confort et liberté ! Enfermés toute l’année, vos pieds peuvent enfin se dénuder, sortir de leurs carcans patinés et voir la lumière. Avec ses simples lanières de cuir, les sandales leur offrent une ventilation naturelle bien plus élégante que sa cousine en plastique… la tong. Vos pieds respirent ! C’est un moindre cadeau que l’on peut offrir, une fois par an et surtout par 30°, à ceux qui vous supportent toute la journée. La sandale, c’est l’authenticité incarnée. D’ailleurs, elle est la plus ancienne chaussure de notre histoire. Ce n’est pas rien.
Dans l’Antiquité, Égyptiens, Grecs et Romains la chaussaient, les modèles pouvant varier selon leurs origines sociales. Le mot sandale vient d’ailleurs du grec sandalon – qui signifie chaussure légère. On pense d’ailleurs à Hermès, le messager des dieux avec ses sandales ailées, aussi appelées talarias. Aujourd’hui, la sandale connaît un retour de « hype » grâce au succès phénoménal des Birkenstock, les mules à brides allemandes – désormais propriété de LVMH – que l’on retrouve aux pieds de toute la fashion sphère. Certains lui préfèrent les spartiates de type « tropéziennes » comme celles de K.Jacques et Rondini, plus authentiques. On les imagine avec un pantalon en lin et une chemise légère comme, par exemple, une guayabera. Plus mode, les Pacific de Paraboot dont les Japonais raffolent. Un modèle qui date des années 50, spécialement créé pour les moines appartenant à l’ordre des Chartreux en Isère. La simplicité même.
Louis Armel
CONTRE
Qu’y a-t-il de moins beau, de moins sexy que les mollets des hommes ? Leurs pieds bien entendu ! L’homme élégant porte déjà des chaussures pieds nus, il ne va pas en plus exhiber ses doigts de pied au grand jour !? Vous me direz, les sandales sont l’occasion de faire une pédicure… Un moindre mal quand on voit l’état de certains pieds laissés en friche. De là à porter des chaussettes avec ses sandales et le combo du « centurion de seconde zone » (ou du fameux touriste allemand) est réuni. Un pas qu’a déjà franchi votre ado avec ses « claquettes-chaussettes »…
Mais votre ado a 14 ans. Pas 45 ou 50 ans. On comprend l’envie de paraître plus jeune. Mais la sandale, c’est au garçonnet de la cour d’école qu’elle renvoie, lorsque nos parents nous obligeaient à en porter avec une culotte courte à étiquette qui gratte. Un souvenir qui laisse des traces mais pas du côté de la virilité. Autant porter des Méduse translucides, au moins il y a de la couleur… La simplicité de la chaussure ? Ah ça, pour être simple… La sandale est même trop simple. Elle a un côté monacal ennuyeux qui vous fera passer, cet été, sur les plages de Santa Guilia ou de Porto Venere, pour un curé en goguette… C’est un style. Mais un style qui reflète l’abandon – et qui n’est pas vraiment en vogue en ce moment. Résultat niveau crédibilité ? Zéro. Quant au confort, est-il réellement là ? Peu ou pas de maintien, aucun amorti et pour peu que vous aimiez marcher, les pieds risquent la lacération au 15e degré… Quel dommage ! Des vacances gâchées pour si peu…
Janis Burton
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