Véritable casse-tête, le plan de table est pourtant le secret des dîners réussis. Pour les fêtes, des experts en savoir-vivre nous ont donné quelques « tips ».
Mais pourquoi un plan de table ? « Cela requiert un brin de psychologie, de l’intuition et un grain de folie, prévient Pierre Sauvage, le patron de Casa Lopez. L’art de placer ses invités, c’est s’assurer qu’ils partagent plus qu’un repas. Il s’agit de nouer des rencontres stimulantes, dont découleront, on peut l’espérer, des amitiés nouvelles, des aventures, voire des projets de vie – ou de fin de soirée… Enfin, a minima, un agréable moment autour d’une bonne table. » Autrement dit, c’est la garantie de passer une bonne soirée !
Un archevêque à sa table
À partir de huit personnes, le plan de table est une bonne idée. D’abord, parce que cela évitera un moment de confusion dans la salle à manger où personne ne sait où s’asseoir. Ensuite, parce que cela reflétera l’attention que vous portez à vos invités et les mettra à l’aise. Les places d’honneur sont supposées être à la droite et à la gauche des maîtres de maison. Après ? C’est souvent un casse-tête. Les règles de préséance sont pourtant simples, comme le rappelle Jacqueline Queneau dans son livre Savoir-Vivre, Comment recevoir à la française.
« Les femmes ont le pas sur les hommes, les personnes âgées sur les jeunes, les ecclésiastiques s’imposent devant les ministres et les académiciens, de même ceux dont les fonctions sont les plus importantes (maire, député, sénateur, magistrat, etc.) l’emportent sur les autres invités. Une veuve devance une femme mariée qui elle-même précède une femme divorcée et célibataire. […] Un artiste peut prendre le pas sur certains invités aux fonctions éminentes. » Pour accroître la difficulté, on tentera « d’alterner homme et femme ». Mais comme toujours avec les règles, surtout lorsqu’elles sont un peu démodées, il faut savoir les contourner. Et puis, ce n’est pas tous les Noël qu’on invite un archevêque à sa table !
C’est là que votre empathie et sens de la diplomatie entrent en jeu. On tentera de placer les invités aussi par sensibilités. « Prenez des libertés avec l’étiquette, conseille Jérémy Côme, expert en bonnes manières ‘‘à la française’’. Je suis pour les placements selon les affinités, les passions. Votre plan de table doit permettre à chacun et chacune de ne pas voir le dîner passer. Ce moment sera plus agréable nimbé d’un léger brouhaha plutôt que plombé par de grands silences. » D’ailleurs, il est judicieux, en milieu de table, de placer un « bout en train », une personne drôle et pleine d’esprit, un peu rock’n’roll, capable de dynamiser (dynamiter ?) tout le dîner. Rires et ambiance festive assurés !
Par Hélène Claudel
À FAIRE / À NE PAS FAIRE
1/ Choisir une tenue vestimentaire élégante mais pas trop pour ne pas gêner les invités qui seraient moins bien habillés.
2/ Placer les nouveaux venus à droite des hôtes plutôt qu’en bout de table.
3/ Pas de « super potes » ensemble en bout de table, au risque de créer un clan et donc une « contre-soirée ».
4/ Oui aux bougies qui rendent beau. Non à l’éclairage venant du plafond (sauf si variateur) qui rend moche.
5/ Ne pas placer l’oncle (ou la tante) célibataire avec les enfants en bout de table.
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