Les chaussettes orphelines ont encore de beaux jours devant elles. Passage en revue de quelques défenseurs d’une cause… pas si perdue.
«Quelque part au loin, dans le triangle des Bermudes, le métavers ou je ne sais quelle dimension parallèle, chaussettes orphelines et capuchons de stylo coulent des jours heureux loin du vacarme du monde. Comme je les envie… » twittait Gérald Arno, alias Étienne d’Orsay, lui qui milite pour la création de réserves naturelles où il n’y aurait plus qu’à piocher pour qu’elles retrouvent leur moitié.
« Tu sais, ces chaussettes que tu retrouves seules dans ton sèche-linge à la fin d’une machine ! [..] Il était temps que quelqu’un prenne à bras-le-corps le problème de la chaussette orpheline et de l’enjeu écologique qu’elle représente », précise Alice, l’héroïne du livre La Vie rêvée des chaussettes orphelines de Marie Vareille, qui se voit offrir un poste pour développer une appli pour qu’elles ne soient plus jamais seules…
80 millions par an
Visionnaires, nos deux héros ? Non seulement, un comité de lutte s’est organisé, des associations solidaires se sont mobilisées mais il y a même une appli, développée par un jeune mathématicien, pour les réunifier ! Quant au projet, baptisé CLCO1, lancé par Foucaud et Théo Magnon-Pujo de la marque lyonnaise de vêtements éthiques Maison FT, il est tout ce qu’il y a de plus sérieux – quand on sait, au passage, qu’elles sont près de 80 millions à se retrouver seules chaque année en France contre 300 millions consommées…
La solution ? Des chaussettes aimantées tissées à partir de chaussettes orphelines recyclées. « L’aimant, expliquent-ils, permet de préserver les tissus et ne nécessite aucune couture. » Dix mois de recherches ont été nécessaires pour trouver le bon système d’attache. Reste l’appli de Maxime, au nom très pragmatique de Socksfinder.
La chaussette géolocalisée
« Vous rentrez le profil de la disparue (socquette, sportive, de ville, etc.), un certain nombre de données comme la distance entre la machine à laver et le lieu d’étendage ou encore la date évaluée de sa disparition – un, deux, trois jours… – et c’est parti. Reposant sur des études réalisées au Loss and Probability Research Laboratory d’Harvard, les algorithmes de Maxime font le reste. Dans 78,6% des cas, la chaussette est géolocalisée et retrouvée ! », affirme le blog mylittlekids.
Vu que le mystère des chaussettes qui disparaissent a été résolu par deux chercheurs britanniques, peut-on lire dans le webzine NeozOne2, on n’est pas surpris ! Il suffit d’appliquer la formule à la lettre : (L (p x f) + C (t x s) – (P x A) dont on vous laisse découvrir les composantes dans l’article qui leur a été consacré. Côté économie circulaire, citons – mais ils sont loin d’être les seuls –, l’association Sock en Stock qui collecte, lave, trie et redistribue gratuitement des paires reconstituées selon la pointure, la couleur, la matière et la longueur de jambe… La judokate française Romane Dicko va même jusqu’à se tricoter des tenues à partir de chaussettes… Si tout cela vous donne déjà des vertiges, adoptez illico le concept des chaussettes dépareillées, mais pas n’importe comment ! Le style, ça se travaille. Il y a même des coachs3 pour cela !
Par Caroline Knuckey