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La Forestière revient en ville

Cette saison, Berluti revisite la veste de travail iconique créée dans les années 40 par la maison Arnys. Élégance « Rive gauche » assurée !

Forestière en laine et cachemire double face, couleur Nile Bleu, Berluti.

Col officier, épaules souples, larges poches… la Forestière est le symbole de l’élégance « Rive gauche ». La « Madeleine » de ceux qui ont connu le raffinement du 14 rue de Sèvres, l’adresse mythique d’Arnys, la maison de tailleur où l’allure se conjuguait avec culture. Imaginée il y a bien plus d’un demi-siècle, cette veste est l’œuvre de Léon Grimbert, le maître des lieux de cette institution germanopratine. Pionnière, cette pièce fut la première veste de travail à faire son entrée dans l’univers du très haut luxe.

Un esprit libre

Son nom, elle le tient d’ailleurs du métier de « forestier », cet homme libre, amoureux de la nature et soucieux de fluidité dans les mouvements et de confort absolu. Plus facile à vivre qu’un costume, moins décontractée qu’un blouson, cette veste « tout-terrain » incarne un équilibre stylistique rare. C’est simple, elle s’acclimate avec tout. Bottines sur mesure, mocassins Andy ou baskets Shadow. Elle a traversé les décennies sans jamais perdre son élégance discrète, largement plébiscitée par des esprits non-conformistes, des intellectuels, des hommes de médias, de culture ou de mode. C’est que la Forestière a su se renouveler au fil des époques.

D’Arnys à Berluti

Dans les années 80, Jean Grimbert, le fils du créateur, ose les contrastes pleins de panache en la parant de velours à grosses côtes aubergine et sauge. En 2011, Arnys est absorbé par Berluti. Alors que le bottier lance sa ligne de prêt-à-porter dans un esprit bohème chic et hérite de la grande mesure Arnys, la fameuse veste se voit modernisée. Sous les traits d’Alessandro Sartori, le directeur artistique de Berluti, elle s’habille de cachemire double face ou de flanelle délicate.

Un essentiel de « l’allure remarquable »

Depuis, elle continue d’évoluer convoquant les matières les plus nobles. Devenue un essentiel de « l’allure remarquable » Berluti, elle s’invite encore cette saison dans des teintes vibrantes mais aussi dans des déclinaisons de cachemire, de gabardines de laine ou veau velours à effet patiné. La maison de la rue Marbeuf la décline aussi en cardigan et manteau, sans jamais trahir son esprit. Comme toutes les pièces d’exception, la Forestière se bonifie avec le temps, elle se patine – comme les souliers Berluti – devenant une complice de vie que l’on chérit. Et que l’on transmet, parfois.                                              

  Janis Burton

Tout en gardant son col officier et ses larges poches, la Forestière se décline, cette saison, en un joli cardigan et un long manteau en laine, Berluti.